Après Amazon, dont je contais les "mésaventures" il y a 15 jours ici, c'est au tour de Barnes and Noble de perdre des marchés à cause de son refus de rendre sa liseuse Nook accessible aux personnes aveugles et malvoyantes.
La Sacramento Public Library, en Californie, propose à ses usagers des Nook, ce qui lui a valu de faire face à une plainte de la part de la National Federation for the Blind (NFB - la plus importante organisation représentative des personnes déficientes visuelles aux Etats-Unis).
La NFB reprochait à la Sacramento Public Library d'avoir opté pour une solution, le Nook de Barnes and Noble, inutilisable par les personnes déficientes visuelles alors que des solutions accessibles existent. Ceci en violation de la loi américaine et en particulier du American Disabilities Act.
L'American Disabilities Act impose aux services publics de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour garantir une bonne accessibilité de leurs services aux personnes handicapées, à moins de pouvoir démontrer que cette contrainte altérerait fondamentalement la nature de ces services.
Dans le cadre de l'accord auquel les parties sont parvenues, la Sacramento Public Library s'est engagée à ne plus acheter de liseuse inutilisable par les personnes déficientes visuelles mais aussi à faire rapidement l'acquisition de 18 liseuses qui répondent aux besoins spécifiques des handicapés de la vue.
Dans le même registre, la NFB a pris contact, le 24 octobre 2012, avec les Bibliothèques Publiques du Maryland qui prêtent des Nooks de Barnes and Noble en les invitant à se mettre en conformité avec la loi... A suivre !
Rendre une liseuse accessible n'est pas un défi technologique. C'est une simple question de volonté de la part des industriels. Espérons que les actions que mène la NFB les inciteront à prendre davantage en considération les besoins des personnes déficientes visuelles !
Sources : Infodocket , NFB
jeudi 30 août 2012
vendredi 24 août 2012
Transforming braille : des plages tactiles à petits prix
Les plages tactiles sont des sortes d'écrans mécaniques, en braille, qui permettent de lire du texte numérique.
Avec une plage tactile reliée à un iPhone, par exemple, une personne connaissant le braille peut accéder à iBooks, la librairie d'Apple, acheter un livre numérique et le lire en braille. Le nombre de titres disponibles est, relativement, conséquent.
Au contraire l'édition de livres en braille papier est extrêmement pauvre. Sur les dizaines de milliers de livres publiés dans l'édition générale moins de quelques milliers sont adaptés en braille chaque année. De surcroît, la production de livres braille étant très onéreuse, chaque titre adapté est disponible en un très faible nombre d'exemplaires.
La lecture sur plage tactile représente donc une alternative au braille papier particulièrement séduisante mais... les prix de ces écrans en braille sont aujourd'hui encore très élevés ! Avec un prix moyen supérieur à 5000 € ces dispositifs sont encore peu répandus.
C'est à ce problème que s'attaque aujourd'hui le Consortium Daisy avec le projet Transforming braille. L'objectif est simple : proposer des plages tactiles à prix très TRÈS TRÈS inférieurs aux prix actuels du marché.
La première phase du projet, aujourd'hui terminée, a consisté en la rédaction d'un cahier des charges pour un nouveau modèle de plage tactile qui a été soumis aux membres du consortium Daisy. 51 projets en cours de développement ont été identifiés. Ils ont tous été évalués par un cabinet indépendant qui a pris en considération des critères comme le prix envisagé, les délais prévisibles avant l'obtention d'un prototype ou la vitesse de rafraichissement. Cette première phase, financée par le RNIB a vu sortir du lot 3 projets prometteurs et 4 pour lesquels il conviendra de surveiller l'évolution.
La phase 2 va consister à aider les projets sélectionné à produire des prototypes afin de pouvoir les présenter à des testeurs. Cette seconde phase reçoit le soutien financier de l'Association Valentin Haüy (France), de Sight Savers International, de Royal New Zealand Foudation of the Blind, de National Library Service (USA), de National Fedaration of the Blind (USA), de CNIB (Canada) et de International Council of English Braille
La phase 3, qui commencera en 2013, consistera a trouver les fonds pour industrialiser la production de la solution gagnante.
Le projet Transforming Braille pourrait être le dernier élément dont le braille a besoin pour montrer toute sa puissance à l'ère de l'informatique.
source de l'image : Flickr Visualpunch Paternité - Partage dans les Mêmes Conditions 2.0 Générique
(CC BY-SA 2.0)
vendredi 17 août 2012
Le Kindle perd des marchés à cause de son inaccessibilité
La plainte déposé par la National Fédération of the Blind (NFB) contre le Département d’État américain, qui s'apprêtait à acheter 35 000 liseuses Kindles, semble avoir porté ses fruits !
Le Département d’État (l'équivalent de notre ministère des affaires étrangères) a annoncé le 14 août 2012 que le contrat était suspendu.
Marc Maurer, le président de la NFB, dans la lettre qu'il avait adressé le 18 juin à Hillary Clinton, actuellement secrétaire d’État des États-Unis, fondait son opposition à l'achat de 35 000 Kindle par le département d'Etat sur le fait que d'autres liseuses, contrairement au Kindle, sont accessibles pour les personnes déficientes visuelles comme l'Ipad de Apple ou le logiciel Blio de KNFB.
Marc Maurer insistait en écrivant : " L'inaccessibilité du Kindle ne résulte pas de l'inexistence d'une technologie permettant de rendre les livres accessibles. Au contraire : l'inaccessibilité du Kindle est la conséquence du désintérêt d'Amazon pour la question de l'accessibilité du livre électronique pour les personnes aveugles en particulier et les personnes empêchées de lire en général."
Enfin Marc Maurer rappelait que par le passé la NFB a déjà intenté des actions en justice contre les universités qui faisaient l'acquisition de Kindle DX qui ont résulté dans des décisions de justice interdisant aux université d'acheter ou d'utiliser des liseuses inaccessibles pour les personnes déficientes visuelles.
Source : Infodocket via The digital reader
Le Département d’État (l'équivalent de notre ministère des affaires étrangères) a annoncé le 14 août 2012 que le contrat était suspendu.
Photo : Kindle par Lectroidmarc (CC BY-NC-ND 2.0) |
Marc Maurer insistait en écrivant : " L'inaccessibilité du Kindle ne résulte pas de l'inexistence d'une technologie permettant de rendre les livres accessibles. Au contraire : l'inaccessibilité du Kindle est la conséquence du désintérêt d'Amazon pour la question de l'accessibilité du livre électronique pour les personnes aveugles en particulier et les personnes empêchées de lire en général."
Enfin Marc Maurer rappelait que par le passé la NFB a déjà intenté des actions en justice contre les universités qui faisaient l'acquisition de Kindle DX qui ont résulté dans des décisions de justice interdisant aux université d'acheter ou d'utiliser des liseuses inaccessibles pour les personnes déficientes visuelles.
Source : Infodocket via The digital reader