La National Federation of the Blind (NFB) a déposé une plainte auprès du Bureau des Droits Civiques du Département d’État des États-Unis (l'équivalent de notre ministère des affaires étrangères) le 27 juin 2012.
Le Département d’État a l'intention d'acheter et
de déployer 35 000 liseuses Kindle de la marque Amazon. La NFB affirme
que ce projet viole la loi fédérale car les personnes aveugles ne peuvent utiliser ces appareils et accéder à leurs contenus de façon autonome.
La NFB est la plus ancienne et la plus importante organisation de personnes aveugles aux États-Unis. Quatre autres organisations internationales représentant les personnes déficientes visuelles et investies dans l'égalité d'accès au livre et à l'information électronique sont aussi plaignantes : l'Union Mondiale des Aveugles, le Conseil National Sud Africain pour les Aveugles, le Consortium Daisy et le Forum Daisy en Inde,
Le Département d’État des États-Unis a pour projet d'acheter 35 000 Kindles pour 16.5 millions de dollars dans le cadre d'un projet international pour l'éducation, la "Kindle Mobile Learning Initiative". Les buts de ce programme mondial sont la promotion de la culture des États-Unis auprès des jeunes et des étudiants ainsi que l'aide à l'apprentissage de la langue anglaise. Le projet prévoit de déployer les Kindles dans des ambassades, des bibliothèques et d'autres structures à travers le monde.
La plainte déposée par la NFB affirme aussi qu'un précédent déploiement de 6000 Kindles à travers le monde dans des infrastructures liées au Département d’État des États-Unis viole déjà la loi.
Même si le Kindle permet d'écouter le texte en synthèse vocale, une modalité d'accès à l'écrit très intéressante pour les personnes déficientes visuelles, le texte de la plainte insiste sur le fait que ce n'est pas suffisant pour parler d'une solution accessible.
En effet la conception du Kindle impose à l'utilisateur aveugle de demander l'aide d'une personne voyante pour activer la fonction de synthèse vocale puis d'écouter le texte du début à la fin sans possibilité de naviguer au sein du document. De plus l'utilisateur aveugle n'a pas accès à la librairie liée au Kindle. Pourtant il serait techniquement tout à fait possible de rendre le Kindle totalement accessible et cela représente une opportunité extraordinaire pour les personnes déficientes visuelles.
La NFB affirme dans sa plainte que cette impossibilité d'utiliser le Kindle de façon autonome viole l'esprit et la lettre de la "Section 508".
La "Section 508" est le nom usuel d'un amendement à une loi américaine, qui porte sur l'accessibilité aux personnes handicapées des sites fédéraux et ressources électroniques du gouvernement. Il s'agit de la section 508 de la loi sur la réhabilitation de 1973 (Rehabilitation Act of 1973), amendée par la loi sur l'investissement dans la force de travail de 1998 (Workforce Investment Act of 1998).
Sources : NFB , Consortium Daisy, Wikipedia
lundi 9 juillet 2012
mercredi 4 juillet 2012
Un lecteur Daisy ? C'est une liseuse !
Vagabondages, le blog de Thomas
Chaimbault, est l'une des sources indispensables pour rester branché sur le
monde des bibliothèques et des sciences de l'information.
Thomas a posté, aujourd'hui, un billet concernant « Library Live On Tour » : un bibliobus canadien d'un genre nouveau qui se déplace pour aller présenter, au plus près des publics, les nouvelles technologies. On y trouve « une télé LCD de 37 pouces sur un bras articulé, une console Xbox, un écran d'ordinateur, deux portables équipés de clefs 3G, un bar à gadgets proposant des liseuses, des tablettes ».
L'objectif affiché est double : atteindre les publics habituellement éloignés des bibliothèques et changer l'image des bibliothèques publiques. La vidéo ci-dessous permet de se faire une idée du dispositif :
C'est
l'illustration du post de Thomas
Chaimbault qui a particulièrement retenu mon attention :
On peut, en effet, voir que le « gadget bar » du véhicule propose des tablettes et autres liseuses mais aussi... un lecteur Daisy Victor Reader ! Quand il s'agit de présenter les nouvelles technologies de lecture, les bibliothécaires canadiens n'oublient pas que l'un des enjeux majeurs de ces nouveaux dispositifs est l'accès amélioré pour les publics empêchés.
Un lecteur Daisy n'est rien d'autre qu'une « liseuse » utilisable par les personnes déficientes visuelles ou rencontrant d'autres problèmes d'accès à l'écrit (dyslexie, handicap moteur, handicap mental...). De surcroît, les lecteurs Daisy sont de plus en plus souvent en capacité d’interpréter les formats de livres électroniques généralistes comme l'epub. Présenter des lecteurs Daisy en même temps que d'autres liseuses est donc une démarche très cohérente.
« Library Live On Tour » n'est pas une initiative à destination des personnes handicapées. Ou, en tout cas, pas seulement. C'est à mon sens le point le plus important. Les solutions techniques permettant un accès à l'écrit amélioré pour les publics handicapés existent aujourd'hui. Toute la difficulté est maintenant de faire la promotion de ces solutions. L'une des pistes à suivre est, comme ici, de les inclure dans les dispositifs de présentations des liseuses et tablettes pour la population générale.
Thomas a posté, aujourd'hui, un billet concernant « Library Live On Tour » : un bibliobus canadien d'un genre nouveau qui se déplace pour aller présenter, au plus près des publics, les nouvelles technologies. On y trouve « une télé LCD de 37 pouces sur un bras articulé, une console Xbox, un écran d'ordinateur, deux portables équipés de clefs 3G, un bar à gadgets proposant des liseuses, des tablettes ».
L'objectif affiché est double : atteindre les publics habituellement éloignés des bibliothèques et changer l'image des bibliothèques publiques. La vidéo ci-dessous permet de se faire une idée du dispositif :
On peut, en effet, voir que le « gadget bar » du véhicule propose des tablettes et autres liseuses mais aussi... un lecteur Daisy Victor Reader ! Quand il s'agit de présenter les nouvelles technologies de lecture, les bibliothécaires canadiens n'oublient pas que l'un des enjeux majeurs de ces nouveaux dispositifs est l'accès amélioré pour les publics empêchés.
Un lecteur Daisy n'est rien d'autre qu'une « liseuse » utilisable par les personnes déficientes visuelles ou rencontrant d'autres problèmes d'accès à l'écrit (dyslexie, handicap moteur, handicap mental...). De surcroît, les lecteurs Daisy sont de plus en plus souvent en capacité d’interpréter les formats de livres électroniques généralistes comme l'epub. Présenter des lecteurs Daisy en même temps que d'autres liseuses est donc une démarche très cohérente.
« Library Live On Tour » n'est pas une initiative à destination des personnes handicapées. Ou, en tout cas, pas seulement. C'est à mon sens le point le plus important. Les solutions techniques permettant un accès à l'écrit amélioré pour les publics handicapés existent aujourd'hui. Toute la difficulté est maintenant de faire la promotion de ces solutions. L'une des pistes à suivre est, comme ici, de les inclure dans les dispositifs de présentations des liseuses et tablettes pour la population générale.